Insertion économique des femmes : Marie, sourde-muette, pilier de sa famille grâce à l’Allemagne

Une équipe de l’ambassade de la République Fédérale d’Allemagne au Burkina Faso était à Sourgoubila le jeudi 25 septembre 2025 pour évaluer l’impact du projet « Insertion socio-économique et professionnelle des femmes et des jeunes de la commune de Sourgoubila. Ce projet piloté par ADC-Délwendé, a permis de former 80 femmes et jeunes filles en tissage de pagne traditionnelle dont Mariam Zida, Mariam Sanfo et Marie Ouili, sourde-muette. Les résultats sont au-delà des attentes.

En avril 2022, la République Fédérale d’Allemagne à travers un financement de plus de 2 millions semait les graines d’une vie nouvelle pour les femmes et les jeunes de la commune de Sourgoubila. Trois années sont passées et les fruits sont là et même au-delà des attentes. En effet, une équipe de l’ambassade composée de Mme Awa Gandema et Mr Sem Fetewi, tous deux, chargés d’ « Evaluation Programme de microprojets », émerveillés, se sont réjouis du travail abattu. « Je vous tire mon chapeau » a dit Mme Awa Gandema au président de l’association ADC-Delwendé, Jean-Baptiste Kaboré. Avant d’ajouter : « deux ou trois ans après on arrive et il y a quelque chose de palpable et surtout cela produit des effets et même de l’impact, bravo ».

Le président de ADC-Délwendé content d’accueillir l’équipe de l’ambassade d’Allemagne

Mis en œuvre par ADC-Delwendé, ce projet « Insertion socio-économique et professionnelle des femmes et des jeunes de la commune de Sourgoubila » a permis de former 80 femmes et jeunes filles dont 44 travaillent à leur propre compte, les autres continuent de travailler avec les équipements du Centre de formation professionnelle Naaba Boulga de Sourgoubila, lesquels ont été offerts par la RFA. Aujourd’hui, sourire aux lèvres certaines bénéficiaires témoignent de l’apport positif de ce projet. Sont de celles-là, Mariame Sanfo, Mariame Zida et Marie Ouili, déficiente auditive.

Mariam Sanfo tisse pour soigner et prendre en charge sa famille

Un nouveau souffle a été donné à de nombreuses de familles qui s’en cachent pas. La cinquantaine bien sonnée, c’est une Mariam Sanfo qui nous rejoint sous un arbre, où son outil de travail en tissage était en place. Saison pluvieuse oblige, elle avait abandonné son précieux outil de gagne-pain pour les travaux champêtres. Elle sait bien ce que cette machine a apporté à sa famille. Sans détour, dans sa langue locale, Mariam Sanfo, nous a confié que sa vie a changé après ce projet. « Aujourd’hui j’arrive à prendre soin de ma famille, à payer la scolarité de mes enfants, à me soigner ». Elle est devenue une personne comblée et une source d’espoir. Pour elle, le tissage de pagne traditionnel nourrit son homme.

La joie du père de Marie Ouili est immense

A quelque kilomètre de chez Mariam Sanfo, une autre bénéficiaire mais particulière de par son abnégation, sa résilience. Il s’agit bien de Marie Ouilli. Sourde-muette, sa déficience auditive n’entame en rien sa volonté de se battre. Profitant de l’ombre de son manguier, le père de Marie, nous accueille avec un large sourire. Tout heureux, il nous conte les merveilles que ce projet a fait dans la vie de sa fille. « Personne ne souhaite que son enfant se retrouve dans de telle situation mais comme c’est la volonté de Dieu » soupire le géniteur de cette tisseuse de la vingtaine d’années avant de nous lancer un sourire comme pour dire, Dieu a fait grâce. « Elle a eu une commande de pagnes pour la Côte d’Ivoire, elle m’a tendu un 5000 FCFA, ce n’est pas bien ça ? » s’exclama son père.

Ce ne sont là que l’une des œuvres d’une Marie, toute souriante. Il nous a été rapporté que quelque jour avant notre visite, elle a volé au secours de sa petite sœur lors de son accouchement avec une somme de 100 000 Fcfa. Aujourd’hui, avec ce qu’elle gagne du tissage des pagnes, Marie est une femme épanouie. Elle est devenue incontournable dans sa famille. « Nous tenons grâce à elle » reconnait sa famille, qui dévoile que Marie fait aussi de la bière locale le « Dolo ».

Mariam Zida formée, forme à son tour grâce au projet mis en œuvre par ADC-

De l’association feminine Teeli-Taaba, Mariam Zida a aussi bénéficié de la formation en tissage de pagne traditionnel financé par l’ambassade d’Allemagne. Aujourd’hui, elle est devenue une experte en tissage et inondée par les commandes. Elle nous confie qu’elle peut faire 30 à 31 pagnes par mois. Mieux, elle a deux à trois personnes qu’elle forme à son tour. Gratitude et remerciements sont les maitres mots de Mariam Zida.

« Ce projet a fait du bien à toute la communauté. Nous vous en savons gré » c’est ainsi que Naaba Kaongo, chef de Sourgoubila devant l’équipe de l’ambassade à son palais a résumé l’impact de ce noble projet.

Service communication ADC-Délwendé